Athéna Varvakeion

Type : ronde-bosse
Œuvre originale : marbre (copie romaine réduite de l’Athéna Parthenos, en or et ivoire, sculptée par Phidias)
Datation originale : IIIe siècle ap. J.-C.
Lieu de conservation : Athènes, Musée national (Grèce)
Dimension : H. 1,04 m

Athènes est le foyer principal du culte d’Athéna et les constructions en son honneur se multiplient durant le VIe et Ve siècles av. J.-C., notamment sur l’Acropole. Nous sommes ici, devant le moulage de la copie la plus complète conservée de l’Athéna Parthénos, statue chryséléphantine (faite d’or et d’ivoire) de 11,50m érigée dans le Parthénon en 447 av. J.-C. par le sculpteur Phidias. De part ses 1150 kg d’or, la statue originelle servait de réserve métallique en cas de nécessité financière. En plus de cela, c’est dans le Parthénon que sont stockés les fonds de la ligue de Délos versés annuellement à Athènes par ses alliés pour financer les combats contre leur ennemi commun : les Perses.

Athéna, fille de Zeus, est l’une des douze divinités de l’Olympe. Elle naît adulte et toute armée de la tête de son père après qu’Héphaïstos dieu du feu, lui a ouvert le crâne à coup de hache pour ôter le mal de son père. Considérée au départ comme déesse de la guerre elle est en réalité une déesse multiple. Elle est la déesse protectrice d’Athènes et de ses habitants [Polias et Promachos], mais aussi la déesse de l’intelligence, des artistes et artisans [Ergane] et protège la santé [Hygeia]. Elle est représentée sous la forme d’une jeune femme en tenue de guerrière, casquée, portant armure et bouclier comme sur cette statue. Comme Diane, Athéna tient à sa virginité et c’est pourquoi on peut l’appeler Athéna Parthénos, et de ce fait explique la dénomination du Parthénon.

Son casque est un casque attique ce qui rappelle la fonction du Parthénon soit de promouvoir la suprématie athénienne. Il sert de près la tête et descend en bas de la nuque. Il est composé de trois crêtes sur lesquelles figurent des éléments décoratifs. La crête centrale supporte une sphinge, symbole de protection. Quant aux crêtes latérales, deux Pégases les surmontent, cheval ailé reconnu pour avoir aidé les héros [Persée, Bellérophon…].
L’armure sur son torse est la peau de chèvre mythique connue sous le nom d’égide. Elle est indestructible et lui a été remise par son père. Elle est le symbole de l’invulnérabilité garantie par la protection des Dieux. Lorsque Athéna porte l’égide, elle s’emploie à encourager les Athéniens. Ici on peut donc supposer qu’Athéna porte l’égide pour encourager leur victoire contre les Perses.

Elle avance son bras droit reposant sur une colonnette. Elle présente dans le creux de sa main une Niké, allégorie de la Victoire prenant la forme d’une jeune femme ailée. Elle devait tenir dans ses mains une guirlande en guise d’offrande aux Athéniens. On peut associer cette Victoire au rôle d’Athéna de maintenir l’ordre et les lois pour faire régner la paix, ici contre les Perses.
On maintient une iconographie de la Victoire du Bien contre le Mal pour faire régner l’ordre et les lois par la tête de Méduse sur son égide et son bouclier. Les nombreux serpents présents sur son armure rappellent ceux composant la chevelure de Méduse mais celui représenté derrière le bouclier semblerait être Erichthonios. Il est le quatrième roi légendaire d’Athènes mi-homme mi-serpent, fils d’Héphaïstos et de Gaïa, déesse de la Terre. Il aurait également mis en place le culte d’Athéna et notamment la cérémonie des Panathénées. On lui dédie l’Erechthéion, temple érigé sur l’Acropole dans lequel a été planté un olivier. Cet arbre renvoie au mythe confrontant Athéna à Poséidon qui se disputaient la souveraineté de l’Attique. Ils se sont départagés sur l’offrande qu’ils ont faite aux Athéniens. Poséidon fit jaillir de la terre en frappant l’Acropole de son trident, un étalon invincible au combat et une source d’eau salée. Quant à Athéna, elle leur offrit un olivier, symbole de paix pour les Grecs, et remporta le concours.