Le Doryphore de Polyclète

Type : ronde-bosse
Œuvre originale : bronze
Datation originale : 440 av. J.-C.
Sculpteur : Polyclète
Style : classique
Copie romaine : marbre du pentélique
Lieu de conservation : Musée Archéologique National de Naples (Italie)
Dimension : H. 198 cm

Cette statue est une copie de l’œuvre du bronzier argien Polyclète, actif après 450 av. J.-C., qui a écrit un traité appelé Le Canon pour expliquer comment il avait composé cette statue. Il y indique un ensemble de règles pour réaliser plastiquement un corps d’homme au repos.

La statue originale, comme la majorité des œuvres en bronze, a été perdue mais on a de nombreuses copies (env. 70) de cette statue. Pline l’Ancien, un auteur du Ier siècle ap. J.-C. nous dit que des copies du doryphore étaient souvent placées dans les gymnases. On peut remarquer que la statue a une pondération particulière : une jambe qui porte tout le poids du corps et l’autre jambe, légèrement en retrait et fléchie, qui repose sur la pointe du pied. Cette posture crée un déhanché peu naturel mais qui faisait ressortir (et c’est le but de l’artiste) certains muscles : c’est ce que l’on appelle le chiasme*, ou contrapposto à la Renaissance. Cette création de Polyclète eut une postérité considérable dans la suite de la sculpture antique.

On remarque par ailleurs que la tête du personnage est tournée du côté de la jambe d’appui. Le visage, qui est celui d’un jeune adolescent (un éphèbe), est impersonnel et inexpressif. La chevelure est faite de petites mèches plaquées en arrière sur un crâne presque sphérique.

À l’origine ce bel et jeune athlète, au corps musclé, tenait une lance dans la main droite. Sa complète nudité indique le contexte de la représentation : le gymnase, le lieu où les éphèbes venaient recevoir leur éducation, qui comprenait alors une grande part d’exercices physiques. Cette œuvre eut une postérité considérable et a incarné longtemps l’idéal masculin de l’art grec.