Type : ronde-bosse
Œuvre originale : Bronze (copies romaines en marbre)
Datation originale : 460-450 av. J.-C.
Sculpteur : Miron
Style : Classique
Lieu de conservation : Rome, Palazzo Massimo alle Terme (Italie)
Dimension : H. 155 cm
Oeuvre figurant un athlète dans le cadre d’un lancer de disque, épreuve gymnique présente dans de multiples concours dans l’antiquité grecque, cette statue réalisée par le sculpteur béotien Miron connue un large succès dans l’antiquité romaine. Sans doute s’agissait-il d’une commande commémorant la victoire d’un athlète aux jeux olympiques. Bien que l’original soit perdu, les multiples copies romaines présentant certaines variations permettent d’en apprécier la popularité dans l’antiquité.
La valeur de l’oeuvre repose avant tout sur la représentation du corps de l’athlète dans une pose complexe rassemblant dans une dimension spatio-temporelle unique les différentes étapes par lesquelles doit passer le corps du lanceur. Image syncrétique, l’oeuvre de Miron se détache d’une représentation réaliste mais gagne en puissance visuelle grâce à l’équilibre d’une composition audacieuse.
L’athlète, nu, courbé vers l’avant, prend appui sur sa jambe droite encrée puissamment au sol (pivot) tandis qu’il imprime un mouvement de balancier de ses bras. La main droite tient le disque et se prolonge par un bras relevé vers l’arrière du haut du corps. Le bras gauche tendu vers le genoux droit participe au mouvement tout en raffermissant l’équilibre de l’oeuvre. La jambe gauche, dont le pied glisse sur le sol, s’apprête à rétablir l’équilibre du corps après le lancer. Ainsi, tandis que les membres supérieurs du corps impriment un mouvement vertical pour projeter le disque vers le haut, les membres inférieurs actionnent un mouvement giratoire horizontale énergique. La combinaison des deux forces, figurées paradoxalement simultanément, donne à la scène une intensité inédite. Les muscles saillants sous l’effort et les veines des bras bien visibles finissent d’accentuer cette tension incroyable. Le visage paisible de l’athlète, aux traits réguliers contribue paradoxalement à renforcer cette impression.
On remarquera l’absence, sur le moulage moderne, du tronc accolé à la jambe gauche de l’athlète existant sur les copies romaines (les propriétés physiques du marbre nécessitent cet ajout pour maintenir l’intégrité structurelle de l’oeuvre). En cela la copie moderne se rapproche davantage de l’original grec en bronze.
Rapprochements intéressants : les variantes romaines du Discobole, groupe d’Athéna et Marsyas du Vatican, le Doryphore.